lundi, mars 17, 2008

Communiqué Union des Juristes Sahraouis(UJS)


A l’occasion de la 7eme session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, nous avons l’honneur d’exposer à l’opinion public « CRIME EN SILENCE », tel est le titre éloquent du livre qui vient d’être publié par l’Union des Juristes Sahraouis(UJS), et qui dévoile la persistance des violations des droits de l’homme aux territoires occupés du Sahara Occidental qui connaissent ces derniers temps un renforcement sans précédent.Au moment où la liberté d’expression, socle de la dignité humaine, est un droit élémentaire de la vie sociale et culturelle, Le Maroc, pays qui occupe illégalement le Sahara Occidental depuis plus de 32 ans, interdit la distribution des livres, les publications mais bloque aussi les site Web qui soutiennent ou revendiquent l’autodétermination et l’indépendance du peuple sahraoui.Ce livre inédit s’appuie sur les témoignages des défenseurs sahraouis des droits humains, le mouvement syndicaliste et les étudiants qui constituent pour le régime marocain des cibles privilégiées. Le livre informe également sur la situation inhumaine des prisonniers politiques sahraouis et relate leur vie au quotidien, eux qui ont payé, parfois de leur vie, la répression systématique. A l’heure qu’il est, plusieurs d’entre eux croupissent dans les geôles marocaines, les plus chanceux vivent avec des séquelles et des maladies contractées dans les divers centres secrets du Maroc, d’autres, les plus nombreux ont disparu. Il faut signaler que la disparition forcée est un phénomène qui prend de l’ampleur au Sahara Occidental et que, depuis les manifestations pacifiques déclenchées dans tout le territoire sahraoui depuis mai 2005, les violations des droits humains ont pris un caractère institutionnalisé. On dénombre, toujours, des centaines de disparus, tous âges confondus, dont les parents ne connaissent absolument rien de leur sort et ce, depuis plus de 30 ans.La torture, sous toutes ses formes, les persécutions, de toutes sortes, la discrimination, les disparitions forcées, les restrictions draconiennes du droit à la liberté d’expression, d’association, de réunion, la gamme des techniques répressives marocaines qui ne connaît pas de limite, et que la presse occidentale passe, malheureusement sous silence, bref l’autre visage du Maroc est décrit avec force détails dans « Crime en silence ». La répression marocaine contre les civils sahraouis est alors globale et atroce. Malgré cette répression barbare pratiquée par les autorités marocaines, le peuple sahraoui continue de mener une résistance pacifique. Dans les annales de la lutte des peuples pour exiger le respect de leurs droits légitimes à l’autodétermination et à l’indépendance, la population civile sahraouie fait l’exception. Elle n'a jamais eu recours aux actions violentes ou à caractère terroriste ni contre les autorités marocaines ni contre les civils marocains résidants au territoire du Sahara Occidental. Elle a toujours préféré compter sur la légalité internationale et sur le soutien de la communauté internationale pour faire exiger le respect de ses droits légitimes. C'est une population civile qui a choisi une lutte PROPRE. Elle est porteuse d'un message de PAIX.Préoccupé par la situation alarmante des droits de l’homme aux territoires occupés du Sahara Occidental, l’Union des Juristes Sahraouis (UJS), interpelle et sollicite l’intervention personnelle et ferme, auprès des autorités marocaines, de Son Excellence le Secrétaire Général de l’ONU pour :• Libérer immédiatement et inconditionnellement tous les détenus politiques sahraouis, • Juger les responsables sécuritaires marocains reconnus coupables des mauvais traitements et tortures infligés aux détenus politiques sahraouis et les civils sahraouis,• Coopérer avec le Rapporteur Spécial de l’ONU sur les disparitions forcées et involontaires et établir la vérité sur le sort de plus de 500 disparus sahraouis répertoriés par les organisations internationales des droits de l’homme,• Résoudre définitivement le dossier des dangers des mines antipersonnel,• Lever le quadrillage militaire, sécuritaire et médiatique imposé aux territoires occupés du Sahara Occidental depuis le 31 octobre 1975, • Mettre fin aux pillages et l’exploitation illégale des ressources minières et halieutiques du territoire du Sahara Occidental,• Respecter les droits de l’homme aux territoires occupés du Sahara Occidental,• l’élargissement des compétences de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO) au volet des droits de l’homme et la présentation périodique par cette dernière ; devant le Conseil de Sécurité ; d'un rapport sur la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental.Genève le 12/03/2008