mardi, mars 11, 2008

7ème Session du Conseil des Droits de l’homme de l'ONU


Genève, le 10 mars 2008

3ème point de l'ordre du jour : Promotion et protection de tous les droits de l'homme, civils politiques, économiques, sociaux et culturels y compris le droit au développement.

Orateur: Abdeslam Omar


Monsieur le Président,

Interfaith International salue les efforts du Conseil des Droits de l’Homme dans la promotion et la protection de tous les droits de l'homme, civils politiques, économiques, sociaux et culturels y compris le droit au développement. Si des progrès ont été réalisés dans le passé, force est de constater que dans de nombreuses régions la pratique de la détention arbitraire, de la torture et des disparitions sont encore malheureusement très fréquentes.

Interfaith International est très préoccupée par la situation des populations civiles sahraouies sous occupation marocaine. En effet, la pratique de la détention arbitraire est assez fréquente.

C’est notamment le cas des dizaines de prisonniers politiques sahraouis qui croupissent dans les geôles marocaines parmi lesquels Brahim Sabbar, Secrétaire Général de l’ASVDH.

Ce défenseur des Droits Humains est resté près de 10 ans disparu, sans charge à son encontre, ni aucun jugement, dans différents centres secrets marocains. Actuellement il est emprisonné pour ses activités de défense des droits de l’homme et mène avec tous les détenus politiques sahraouis une grève de faim illimitée pour protester contre les conditions cruelles et dégradantes auxquelles ils sont soumis dans différentes prisons marocaines.

La détention arbitraire est encore d’actualité au Sahara Occidental. L’un des derniers exemples en est le cas de Said El Baillal, activiste, arrêté á Smara en décembre 2007 et iniquement jugé à Rabat à une peine de 8 mois pour le simple fait de participer à une manifestation pacifique.

Interfaith International exprime également sa préoccupation par le fait que la Mission de Nations Unies pour le Referendum au Sahara Occidental n’est pas encore en mesure de s’acquitter de sa mission, après 17 ans sur la signature de cessez-le-feu entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario. La MINURSO n’est pas non plus mandaté pour protéger et promouvoir les droits de l’homme.

Pour tirer au clair la grave situation des droits de l’homme, Interfaith International invite le Haut commissariat des Droits de l’Homme de rendre publique, il n’en est que temps, le rapport réalisé par sa mission d’information qui s’est rendue en mai 2006 dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine .

Interfaith demande également du gouvernement marocain de coopérer avec la communauté internationale en permettant la visite des observateurs internationaux comme la délégation ad hoc du parlement européen.

Je vous remercie.


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A souligner qu’une délégation sahraouie comprenant , Abdeslam Omar, Président de l’AFAPREDESA, Abba Haissan, Secrétaire général des juristes sahraouis et Hmad Hammad, secrétaire général de CODAPSO participe, depuis le 3 mars courant à Genève, à la 7ème Session du Conseil des droits de l’homme.Les rencontres avec diverses organisations ont permis à la délégation sahraouie d’informer sur la situation dans les territoires occupés et de dénoncer avec vigueur la poursuite, par le gouvernement marocain, de sa politique répressive, d’intimidation et de violence, mettant en exergue la nécessité de nommer un rapporteur spécial sur la situation des droits humains dans les territoires occupés, la création d’un mécanisme de prise en charge par l’ONU de la protection des civils sahraouis et la publication, sans tarder, du rapport élaboré en mai 2006 par le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.