Témoignage de l’étudiante sahraouie, Sultana KHAYA Sidi Brahim
Nous avons organisé un sit-in de solidarité avec les étudiants sahraouis à l’Université IBNO ZOHR d’Agadir, qui été victimes d’attaques sauvages. Ensuite nous avons organisé une marche de la faculté des Droits, en passant par la faculté des Lettres pour arriver à la cité universitaire de l’Université Alqady Ayad de Marrakech. C’est à alors que nous avons été surpris par l’intervention sauvage de tous les corps sécuritaires marocains, secrets et officiels. J’ai été la première des victimes parce que j’ai été ciblée directement. Les agents des forces sauvages avaient fait un cercle autour de moi et se sont mis à me tabasser avec leurs matraques et leurs pieds suite à quoi mon œil a éclaté. Et quand je leur ai dit que mon œil avait été touché, ils se sont mis à me frapper sur mon œil exprès. Après un moment, ces forces ont apporté également Soumaya ABDEDAYEM, Elkouria AMIDANE et Abdelfatah ELYADASSYA. En effet nous a avons été asphyxié par les bombes lacrymogènes, l’eau chaude et une autre matière que je connais pas. Said ELOUAABANE a été également blessé, et quand j’ai essayé de lui enlever sa veste qui se déchirait, j’ai eu des blessures qui ressemblent aux brûlures à cause du produit chimique qui était sur la veste. Nous avons été tabassé et frappé à coups de pieds. Ils nous ont gardé à la cité universitaire sous tabassage continu, pendant plus de 40 minutes, jusqu’à ce que nous somme devenus juste des cadavres. En suite ils nous ont pris dans une ambulance et nous ont menotté les mains. Pire encore, nous avons été tabassé aussi dans cette ambulance. Bien sur ce tabassage était accompagné d’insultes racistes. L’équipe de l’ambulance s’est jointe, aussi, à nos tortionnaires en les encourageant à nous tabasser en disant : « tuez ces Polisario). Certains nous prenaient de nos cheveux et cognent nos têtes contre l’ambulance.
Ils nous ont conduit vers l’hôpital IBNO TOUFAIL. Malgré que mon œil ait éclaté, ils n’ont fait que me mettre un pansement. Je crois que c’était un infirmier qui m’avait mis le pansement sans dire un mot. Ils nous ont conduit, ensuite, vers le centre de police qui se trouve à Jamaâ Elafna. Quand nous étions à l’hôpital et sur la route vers ce centre de police, nous étions giflés et frappés à coups de pieds sans cesse. Quand nous sommes rentrés dans ce centre, ils ont commencé à prendre les informations relatives à notre identité. Quelques agents de police qui se trouvaient debout près de nous, insultaient les sahraouis, le Polisario et ses dirigeants, surtout son président. Ils nous ont dit : « écoutez la vraie histoire du Sahara. Le Maroc entré dans le Sahara par pitié pour ce peuple sale et arriéré ». Deux heures plus tard, ils ont ammené 25 étudiantes de la cité universitaire et les ont obligé de s’asseoir en face de nous. Ils ont aussi ammené 12 étudiants sahraouis. Nous étions tous dans un état lamentable et tous couvert de sang. Ils ont aussi obligé les 25 étudiantes à rire et à applaudir comme tentative de nous torturer psychologiquement. Entre 23 :30 et minuit, j’ai vomi du sang. C’est pourquoi j’ai été conduite vers l’hôpital Elmamounia, dans une ambulance. Le médecin qui m’a vu leur a dit que mon œil a éclaté et qu’ils devaient m’emmener à l’hôpital Alantaki et c’est ce qui a été fait. Et durant le trajet, j’ai encore été victime de tabassage et coups de pieds. A l’hôpital Alantaki, l’infirmier m’a dit qu’ils partis et qu’ils ne reviendrons plus et que je suis sous responsabilité de l’hôpital. Ils m’ont mis dans une chambre avec des femmes sans m’apporter aucun soin. 20 minutes après, une équipe de policier est arrivée et m’ont évacué de la salle en me tirant par mes cheveux devant les femmes. A la porte de la chambre j’ai commencé à vomir du sang une autre fois de plus. L’un d’entre eux m’a donné un coup de pied et m’ont conduit dans une autre chambre où se trouvait une femme seule. Après deux ou trois heures, une autre équipe de policier de 8 personnes, en civil, est venue pour me demander de signer des documents. Je leur ai répondu que je n’arrivais pas à contrôler mes mains ainsi que toutes les parties de mon corps. L’un d’eux a pris ma main et a commencé à me faire écrire et signer des documents que je ne suis pas arrivée à connaître le contenu parce que mon œil a éclaté et l’autre a été touché et s’est gonflé. Ils m’ont fait signé des documents pendant presque une heure et bien sur ils ont aussi mis mes empreintes. Après ils sont partis et ont laissé deux gardiens avec moi. L’un d’eux s’est endormis sur le lit qui est près de moi et l’autre s’est assis sur une chaise près de mon lit.
Au matin, j’ai demandé à une fille, qui rendait visite sa mère, d’appelé ma famille. Je lui ai écris le numéro de téléphone sur sa main. Mais quand elle est sortie, les gardiens l’ont poursuivi et l’ont menacé. La fille est revenue en pleurant pour dire au revoir à sa mère. Et quand je lui ai demandé de l’aider à aller aux toilettes, elle ne s’est même pas tournée vers moi. Après, ils m’ont mis dans une chambre toute seule et je leur ai demandé à maintes fois d’appeler ma famille. Vers 11 heures du matin, une infirmière est venue me demandé d’acheté le file chirurgical parce que je devait être opérée à l’œil. Je lui ai répondu que tout ce que j’avais comme argent avait été confisqué par la police et que je devais trouver une solution pour appeler ma famille ou l’un de mes amis. A ce moment, un agent de police en civil est venu me demandé le numéro que je voulais appeler. C’est à ce moment là que j’ai appelé une de mes camarades qui est venue avec un grand nombre de camarades parmi eux un de mes proches qui a accepté que je soit opéré.
Mon œil a éclaté et mon nez a été cassé et les photos sont sans commentaire. Sultana KHAYA, hôpital Alantaki, Marrakech – Maroc
Ils nous ont conduit vers l’hôpital IBNO TOUFAIL. Malgré que mon œil ait éclaté, ils n’ont fait que me mettre un pansement. Je crois que c’était un infirmier qui m’avait mis le pansement sans dire un mot. Ils nous ont conduit, ensuite, vers le centre de police qui se trouve à Jamaâ Elafna. Quand nous étions à l’hôpital et sur la route vers ce centre de police, nous étions giflés et frappés à coups de pieds sans cesse. Quand nous sommes rentrés dans ce centre, ils ont commencé à prendre les informations relatives à notre identité. Quelques agents de police qui se trouvaient debout près de nous, insultaient les sahraouis, le Polisario et ses dirigeants, surtout son président. Ils nous ont dit : « écoutez la vraie histoire du Sahara. Le Maroc entré dans le Sahara par pitié pour ce peuple sale et arriéré ». Deux heures plus tard, ils ont ammené 25 étudiantes de la cité universitaire et les ont obligé de s’asseoir en face de nous. Ils ont aussi ammené 12 étudiants sahraouis. Nous étions tous dans un état lamentable et tous couvert de sang. Ils ont aussi obligé les 25 étudiantes à rire et à applaudir comme tentative de nous torturer psychologiquement. Entre 23 :30 et minuit, j’ai vomi du sang. C’est pourquoi j’ai été conduite vers l’hôpital Elmamounia, dans une ambulance. Le médecin qui m’a vu leur a dit que mon œil a éclaté et qu’ils devaient m’emmener à l’hôpital Alantaki et c’est ce qui a été fait. Et durant le trajet, j’ai encore été victime de tabassage et coups de pieds. A l’hôpital Alantaki, l’infirmier m’a dit qu’ils partis et qu’ils ne reviendrons plus et que je suis sous responsabilité de l’hôpital. Ils m’ont mis dans une chambre avec des femmes sans m’apporter aucun soin. 20 minutes après, une équipe de policier est arrivée et m’ont évacué de la salle en me tirant par mes cheveux devant les femmes. A la porte de la chambre j’ai commencé à vomir du sang une autre fois de plus. L’un d’entre eux m’a donné un coup de pied et m’ont conduit dans une autre chambre où se trouvait une femme seule. Après deux ou trois heures, une autre équipe de policier de 8 personnes, en civil, est venue pour me demander de signer des documents. Je leur ai répondu que je n’arrivais pas à contrôler mes mains ainsi que toutes les parties de mon corps. L’un d’eux a pris ma main et a commencé à me faire écrire et signer des documents que je ne suis pas arrivée à connaître le contenu parce que mon œil a éclaté et l’autre a été touché et s’est gonflé. Ils m’ont fait signé des documents pendant presque une heure et bien sur ils ont aussi mis mes empreintes. Après ils sont partis et ont laissé deux gardiens avec moi. L’un d’eux s’est endormis sur le lit qui est près de moi et l’autre s’est assis sur une chaise près de mon lit.
Au matin, j’ai demandé à une fille, qui rendait visite sa mère, d’appelé ma famille. Je lui ai écris le numéro de téléphone sur sa main. Mais quand elle est sortie, les gardiens l’ont poursuivi et l’ont menacé. La fille est revenue en pleurant pour dire au revoir à sa mère. Et quand je lui ai demandé de l’aider à aller aux toilettes, elle ne s’est même pas tournée vers moi. Après, ils m’ont mis dans une chambre toute seule et je leur ai demandé à maintes fois d’appeler ma famille. Vers 11 heures du matin, une infirmière est venue me demandé d’acheté le file chirurgical parce que je devait être opérée à l’œil. Je lui ai répondu que tout ce que j’avais comme argent avait été confisqué par la police et que je devais trouver une solution pour appeler ma famille ou l’un de mes amis. A ce moment, un agent de police en civil est venu me demandé le numéro que je voulais appeler. C’est à ce moment là que j’ai appelé une de mes camarades qui est venue avec un grand nombre de camarades parmi eux un de mes proches qui a accepté que je soit opéré.
Mon œil a éclaté et mon nez a été cassé et les photos sont sans commentaire. Sultana KHAYA, hôpital Alantaki, Marrakech – Maroc
English:
We organized a sit-in of solidarity with the Sahrawi students at University IBNO ZOHR of Agadir, who were victims of savage attacks. Then we organized a march from the faculty of the Rights, passing by the Faculty of Letters, towards the campus of the University Alqady Ayad of Marrakech. There we were surprised by the violent intervention of all the Moroccan security bodies, secret and official. I was the first of the victims because I was targeted directly. The agents of the forces had made a circle around me and were beating and kicking me with their bludgeons and their feet, following this my eye burst. And when I said to them that my eye had been touched, they put continue beating me on my eye. After one moment, these forces also brought Soumaya ABDEDAYEM, Elkouria AMIDANE and Abdelfatah ELYADASSYA. Indeed, we were asphyxiated by the teargas grenades, hot water and another product which I do not know. Said ELOUAABANE has be also wounded, and when I tried to remove his jacket which tore, I had wounds which resemble the burns because of the chemical product which was on the jacket. We were beaten and struck with kicks. They kept us in the University City under continuous beating, during more than 40 minutes, until our bodies became just corpses. After that, they took us in an ambulance and tied our hands. Worse, we were also beaten in this ambulance. While we were beaten we were also insulted by racist insults. The team of the ambulance joined, also, our torturers by encouraging them to beat us while saying: “kill these Polisario). Some took us from our hair and knock our heads against the ambulance.
They led us towards hospital IBNO TOUFAIL. Although my eye burst, they did nothing but put a bandage on it. I believe it was a male nurse who had put the bandage without saying a word. They led us, then, towards the police station which is in Jamaâ Elafna. When we arrived at the hospital and on the road towards this police centre, we were slapped and struck with kicks unceasingly. When we returned in this centre, they started to take information relating to our identity. Some policemen, who were upright close to us, insulted the Sahrawis, Polisario and its leaders, especially the president. They said to us: “listen to the true history of the Sahara. Morocco entered the Sahara by pity for these dirty and undeveloped people”. Two hours later, they brought 25 students from the university city and obliged them to sit down opposite us. They also brought 12 Sahrawi students. We all were in a lamentable state and all covered of blood. They also obliged the 25 students to laugh and applaud as an attempt to torture us psychologically. Between 23: 30 and midnight, I have vomited of blood. This is why I was led towards the Elmamounia hospital, in an ambulance. The doctor who saw me said that my eye burst and that they have to take me along to the Alantaki hospital and it is what was made. And during the way, I was still victim of beatings and kicks. At the Alantaki hospital, the male nurse said to me that they left and that they will not return any more and that I am under the responsibility for the hospital. They put me in a room with women without taking any care. 20 minutes after, a group of police officer arrived and evacuated me from the room by taking me by my hair in front of the women. At the door of the room I started to vomit blood another time. One of them gave me a kick and led me in another room where a woman alone was. After two or three hours, another team of police officer, of 8 people into civil, came to ask me to sign documents. I answered them that I can not manage to control my hands like all the parts of my body. One of them took my hand and started to make me write and sign documents which I did not manage to know the contents because my eye burst and the other was touched and inflated. They made me sign documents during almost an hour and they also put my prints. After they went and left two guards with me. One of them fell asleep on the bed which is close to me and the other sat down on a chair close to my bed.
In the morning, I asked a girl, who came to visit her mother, to call my family. I have written the telephone number to her on her hand. But when she left, the guards followed and threatened her. The girl returned while crying to say goodbye to her mother. And when I asked her to help it to go to the toilets, she did not even turn to me. After, they put me in a room all alone and I asked them to call my family many times. Around 11 of the morning, a nurse came asked me to buy surgical spins because I was to be operated on the eye. I answered her that all that I had as money had been confiscated by the police force and that I had to find a solution to call my family or one of my friends. At this time, a policeman into civil came and required the number which I wanted to call. It is at this moment that I called one of my comrades who came with a great number of comrades among them one of my close parent who accepted that I can be operated.
My eye burst and my nose was broken and the images are without comment.
Sultana KHAYA, Alantaki hospital, Marrakech - Morocco.
They led us towards hospital IBNO TOUFAIL. Although my eye burst, they did nothing but put a bandage on it. I believe it was a male nurse who had put the bandage without saying a word. They led us, then, towards the police station which is in Jamaâ Elafna. When we arrived at the hospital and on the road towards this police centre, we were slapped and struck with kicks unceasingly. When we returned in this centre, they started to take information relating to our identity. Some policemen, who were upright close to us, insulted the Sahrawis, Polisario and its leaders, especially the president. They said to us: “listen to the true history of the Sahara. Morocco entered the Sahara by pity for these dirty and undeveloped people”. Two hours later, they brought 25 students from the university city and obliged them to sit down opposite us. They also brought 12 Sahrawi students. We all were in a lamentable state and all covered of blood. They also obliged the 25 students to laugh and applaud as an attempt to torture us psychologically. Between 23: 30 and midnight, I have vomited of blood. This is why I was led towards the Elmamounia hospital, in an ambulance. The doctor who saw me said that my eye burst and that they have to take me along to the Alantaki hospital and it is what was made. And during the way, I was still victim of beatings and kicks. At the Alantaki hospital, the male nurse said to me that they left and that they will not return any more and that I am under the responsibility for the hospital. They put me in a room with women without taking any care. 20 minutes after, a group of police officer arrived and evacuated me from the room by taking me by my hair in front of the women. At the door of the room I started to vomit blood another time. One of them gave me a kick and led me in another room where a woman alone was. After two or three hours, another team of police officer, of 8 people into civil, came to ask me to sign documents. I answered them that I can not manage to control my hands like all the parts of my body. One of them took my hand and started to make me write and sign documents which I did not manage to know the contents because my eye burst and the other was touched and inflated. They made me sign documents during almost an hour and they also put my prints. After they went and left two guards with me. One of them fell asleep on the bed which is close to me and the other sat down on a chair close to my bed.
In the morning, I asked a girl, who came to visit her mother, to call my family. I have written the telephone number to her on her hand. But when she left, the guards followed and threatened her. The girl returned while crying to say goodbye to her mother. And when I asked her to help it to go to the toilets, she did not even turn to me. After, they put me in a room all alone and I asked them to call my family many times. Around 11 of the morning, a nurse came asked me to buy surgical spins because I was to be operated on the eye. I answered her that all that I had as money had been confiscated by the police force and that I had to find a solution to call my family or one of my friends. At this time, a policeman into civil came and required the number which I wanted to call. It is at this moment that I called one of my comrades who came with a great number of comrades among them one of my close parent who accepted that I can be operated.
My eye burst and my nose was broken and the images are without comment.
Sultana KHAYA, Alantaki hospital, Marrakech - Morocco.
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