samedi, décembre 15, 2007

6ème Session (suite) du Conseil des Droits de l’Homme




6ème Session (suite) du Conseil des Droits de l’Homme.
Genève, 10-14 Décembre 2007



11 Décembre 2007

Monsieur le Président,
La Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique (WIFDY) estime qu’au moment ou l’organisation des Nations Unies entame le lancement de la célébration, pendant une année, du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme pour en faire une « réalité vivante », plusieurs peuples souffrent encore sous le joug de la colonisation. Parmi ceux-ci, le peuple sahraoui qui continue de se voir nié son droit à l’autodétermination.
Depuis son occupation illégale du Sahara Occidental il y a plus de 3 décennies, le Maroc a divisé ce territoire et son peuple par un mur de séparation, contraint une grande partie de la population à l’exil forcé et continue de soumettre l’autre partie à des mesures de répression aussi arbitraires qu’illégales, à des sanctions collectives à l’humiliation et à la tyrannie.
Si la persistance de la torture, son étendue et la pratique des enlèvements se sont aggravés dans les villes du Sahara Occidental -le Maroc refuse toujours de fournir des informations concernant le sort de 15 jeunes disparus le 25 décembre 2005, plus de 500 civils sahraouis et 151 prisonniers de guerre- la répression des prisonniers qui a suivi les manifestations pacifiques réclamant l’autodétermination du peuple sahraoui, et qui secouent régulièrement le Sahara Occidental et le sud du Maroc, va croissant. Pour le seul mois de novembre, 40 personnes, dont liste jointe, ont été emprisonnées et maltraitées pour avoir réclamé l’autodétermination du peuple sahraoui et la libération des prisonniers politiques.
Après la dissolution de la section Sahara du Forum Vérité et Justice en juin 2002, les autorités marocaines refusent l’agrément à toutes sortes d’associations dans les territoires sahraouis occupés. C’est le cas notamment pour le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (CODESA) dont le congrès constitutif, prévu le 07 octobre 2007, a été empêché par les autorités marocaines. Il en est de même pour l’Association sahraouie des victimes des violations des droits de l’homme (ASVDH), dont le Président, M. Brahim Sabbar et deux autres membres, MM. Ahmed Sbai et Mohamed Tahlil croupissent toujours en prison. Le Maroc bloque également l’accès à tous les sites Web dédiés à la question du Sahara Occidental et entrave la participation de défenseurs des droits humains aux colloques internationaux. Mme El Ghalia Djimi, vient d’en faire les frais puisque les autorités marocaines l’ont empêchée de participer à la 4ème plate forme de Dublin pour les défenseurs des droits de l’homme, organisé le 22 novembre dernier par l’association irlandaise pour la protection des droits de l’homme « Frontline ».
Le Maroc, comme c’est le cas de toutes les puissances occupantes, ne se contente pas seulement d'occuper illégalement le Sahara Occidental en réprimant ses habitants pour les empêcher d'exprimer leur aspiration à la liberté, mais accapare, de manière aussi illégale, ses richesses naturelles. Pourtant, et ce jour, aucun pays au monde, aucun organisme y compris les Nations Unies et l’Union Africaine ne reconnaissent la prétention de souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental
Au Sahara Occidental, la torture ne constitue pas des faits isolés, des bavures ou des dépassements, mais bel et bien une pratique administrative courante, employée de manière systématique à l’encontre des manifestants, dont le seul et unique tort est de réclamer un référendum d’autodétermination, confirmé avec forces par toutes les résolutions de l’ONU, mais que le Maroc s’obstine à bloquer indéfiniment.
Ces faits, en totale contradiction avec les principes de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l'homme, mettent en évidence la nécessité du déploiement immédiat d'une présence internationale de protection des défenseurs sahraouis des droits de l'homme et des populations civiles sahraouies de manière générale. Le Haut Commissariat aux droits de l’homme doit disposer d’un bureau dans les territoires non autonomes du Sahara Occidental et le Conseil des droits de l’homme, doit quant à lui, être saisi, en permanence, de la question aussi longtemps que le peuple sahraoui n’aura pas exercé son droit à l’autodétermination.

Je vous remercie.
3ème point de l'ordre du jour : Promotion de tous les droits de l'homme, civils politiques, économiques, sociaux et culturels y compris le droit au développement