jeudi, mai 25, 2006

Communiqué
الجمعية الصحراوية
لضحايا الانتهاكات الجسيمة لحقوق الإنسان
المرتكبة من طرف الدولة المغربية
Association Sahraouie
Des Victimes des Violations Graves des Droits humains
Commises par l’Etat Marocain

El-Ayoune, le 23 Mai 2006


Communiqué

Durant la visite au Maroc, au Sahara Occidental, aux camps des réfugiés sahraouis à Tindouf et à l’Algérie, la commission du Haut Commissaire des Droits de l’Homme a tenu, lors de sa visite à El-Ayoune, plusieurs rencontres avec l’Association Sahraouie des Victimes des Violations Graves des Droits Humains Commises par l’Etat Marocain, au niveau de son bureau exécutif, aussi bien qu’au niveau des comités spécialisés (Comité des familles des disparus, Comité des familles des martyres, Comité de la protection des détenus… etc).
L’association, illégalement interdite par les autorités marocaines, a présenté à la commission son rapport annuel sur les violations des droits humains, couvrant de Mai 2005 au Mai 2006 et coïncidant avec la période sur laquelle travaille la commission. L’association, a également fournit à la commission d’autres documents portant sur les violations des droits de l’homme commises par l’état marocain, spécialement celles qui se sont produites lors de la visite de la commission à El-Ayoune. Cette dernière est restée en contact direct et continue avec l’association durant son séjour.
L’association a enregistré les violations des droits de l’homme, les menaces intenses et nombreuses, commises par l’état marocain juste avant l’arrivée de la commission : arrestation, torture des ex-détenus politiques sahraouis et autres activistes et les pousser à quitter la ville (le cas de Tahlil Mohamed Alouate Mohamed) ; menace d’un grand nombre d’acteurs à travers leurs familles (le cas du président de l’association)… etc. En outre, l’Etat marocain a regroupé un grand nombre de personne, notamment des militaires, policiers, membres des forces auxiliaires, tous habillés en civil, pour organiser une contre manifestation devant les sahraouis et les terrifier, ce qui poussera vers des affrontements racistes entre les citoyens sahraouis et ceux venant du Maroc.
L’association a également enregistré plusieurs cas d’arrestation et de torture la veille de l’arrivée de la commission et durant son séjour, ce qui a poussé les sahraouis à exprimer leur mécontentement et leur déception quand à l’utilité de cette commission. Ces violations prouvent aussi que le Maroc persiste à appliquer sa politique répressive et systématique à l’égard des citoyens sahraouis même lors du séjour de la commission du HCDH, ce qui signifie que la communauté internationale a besoin d’adopter une position claire et ferme vis-à-vis de ces violations.
A cette occasion, l’association sahraouie:
- dénonce vivement les violations systématiques des droits humains dont font objet continuellement les citoyens sahraouis
- dénonce la répression violente de la manifestation qui s’est produite le 17 Mai 2006, et toutes les autres formes de violation l’ayant accompagné (torture, arrestation arbitraire, violations des maisons… etc)
- met en garde des répercussions d’une escalade du racisme contre les sahraouis, surtout dans les rangs des forces sécuritaires
- met en garde de l’escalade des abus de pouvoir et le bocage des procédures d’enquête sur des centaines de plaintes que reçoit la justice, ce qui aggrave la situation et encourage les services secrets et les forces sécuritaire a pratiqué tout ce qu’il leur semble bon pour étouffer les manifestation sans avoir à craindre une quelconque poursuite judiciaire
- met en garde contre la continuité des violations qui pourrait amener la région à plus d’agitation, ce qui risque d’être un élément de menace à la stabilité fragile qui risque de s’exploser à tout moment
- rappelle à la communauté internationale, surtout le secrétaire général de l’ONU et le conseil de sécurité internationale, sa responsabilité légale, morale et humaine, vis-à-vis du peuple sahraoui qui se trouve sur la liste des peuples non autonomes et l’appel à prendre toutes les mesures nécessaires pour la protection des civiles sahraouis qui se trouve sous sa responsabilité légale et directe
- appel le haut commissaire des droits de l’homme à publier à grande échelle les résultats des travaux de la commission et y joindre des recommandations pour limiter les violations des droits humains et de proposer des mécanismes dans ce sens
- appel l’Etat marocain à se souscrire à la légitimité internationale, à respecter le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, le respect des droits de l’homme et des libertés conformément à la charte internationale
Enfin, l’association sahraouie exprime son soutien aux victimes des violations et leurs familles et réitère son engagement à continuer dans ce sens. De même, elle exprime sa grande considération à la coopération des membres de la commission durant leur séjour à El-Ayoune, et exprime son soutien aux efforts qu’ils déploient pour arriver à la vérité et leur souhaite toute la réussite.


Bureau exécutif
LE président : Brahim DAHANE